La glande c’est important

Edit de 19h30 : j’ai changé le titre, il était vraiment trop naze… :P

Aujourd’hui je vais vous parler d’une grande copine à moi. Je n’ai fait sa connaissance que tardivement et un peu brutalement mais aujourd’hui je suis obligée de prendre grand soin d’elle jusqu’à la fin de mes jours, j’ai nommé : ma glande thyroïde !! (acclamations de la foule en délire !! Bon ok, c’est moi qui délire là…)

J’ai découvert l’existence de cette glande, pourtant essentielle au bon fonctionnement de chaque être humain, lorsque ma mère a été diagnostiquée en hypothyroïdie grâce aux symtômes qu’elle avait : grosse déprime, envie de rien faire, envie de pleurer tout le temps, prise de poids… Nous on pensait qu’elle déprimait vraiment, que ca allait mal, et bien non en fait ! C’était cette satanée glande qui s’était déréglée et qui lui faisait croire ca, quelle déconeuse celle là ! On lui a donc prescrit une hormone thyroïdienne, la levothyroxine, et hop ca a été "Welcome to the real world" (cf. Matrix pour ceux qui n’auraient pas percuté :P ), ma maman était redevenue normale!

Quelques années plus tard, j’ai commencé à avoir des palpitations très fréquemment en cas de stress ou de gros coup de speed (souvent pour rien d’ailleurs). Ainsi, après m’être évanouie suite à un de ces fameux gros coup de speed pour ne pas louper mon RER qui était à l’approche, je… n’ai absolument pas fait le lien avec ma propre glande thyroïde mais je suis allée voir le médecin qui a jugé bon de me faire faire une prise de sang.
Résultat : j’ai été diagnostiquée en hyperthyroïdie.

La première fois que je suis allée voir mon endocrinologue (le spécialiste des glandes) en 2002, elle m’a expliqué qu’en fait j’étais tellement speed que c’était comme si j’étais shootée aux amphétamines sauf que je les fabriquais moi-même avec ma glande (plus économique hein ?!). Mais moi je ne trouvais pas ça anormal, j’étais moi tout simplement. Elle m’a donc diagnostiqué une maladie de Basedow (sans nodules cancéreux heureusement) : mon système immunitaire s’attaquait à mon organisme et stimulait la sécrétion d’homones !

Il aura fallu très longtemps pour que j’admette que non, cet état n’était pas mon état normal. Mais cela faisait tellement d’années que j’étais comme ca que je m’en rendais pas compte. J’ai enfin compris pourquoi j’avais du mal à me concentrer en cours, ou encore pourquoi il fallait toujours que je fasse une activité en même temps qu’une autre, ou aussi pourquoi tout le monde me disait que j’étais vachement speed quand même comme fille…

J’ai donc commencé mon traitement au Néomercazole pour calmer la glande, à base d’un comprimé (ou plusieurs d’ailleurs) tous les matins. Il aura fallu plusieurs mois pour trouver le bon dosage ("c’est comme une recette de cuisine, il faut tester avant de trouver" qu’elle me répétait l’endocrino), celui qui me calmerait suffisamment sans me rendre complètement amorphe.

J’ai suivi ce traitement pendant un peu plus de 3 ans. Puis vers 2005, l’endocrino m’a dit qu’il serait temps de penser à une solution de longue durée (elle m’en avait déjà parlé avant bien sûr mais mon taux d’hormones n’était pas encore assez stable pour passer à l’action). En effet, le désagrément du Néomercazole est qu’on ne peut pas continuer à le prendre lorsqu’on est enceinte. Même si ce n’était pas un de mes projets immédiats, le jour arriverait où ca le deviendrait donc autant trouver une solution de rechange pour mon traitement tout de suite.

Il y avait donc 2 autres solutions : soit on m’opérait pour carrément retirer la glande et je passais donc en hypothyroïdie qu’il faudrait traiter à vie avec des hormones thyroïdiennes. Cela impliquait une anesthésie, une cicatrice dans le cou, pas d’expo au soleil pendant un certain temps =  hors de question pour moi. Rien que l’idée qu’on m’ouvre le cou, rhaaa non c’était pas possible !

La 2ème solution était de prendre un cachet d’iode radioactive (iode 131, la même qu’à Tchernobyl) pour affaiblir ma glande et faire en sorte que sa fabrication d’hormones redevienne normale. Seul inconvénient : le résultat est complètement aléatoire. C’est à dire qu’on passe plein d’examens avant afin de déterminer quel sera le bon dosage mais on est jamais sûr que c’est quand même le bon… Il y a donc un risque qu’il soit trop fort et qu’au lieu de redevenir "normale", notre glande passe en hypothyroidie et que du coup on soit également obligée de prendre une hormone thyroïdienne  jusqu’à la fin de notre vie…

J’ai donc choisi cette 2ème solution.
Le jour J, en juillet 2006,  à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, on m’a emmenée dans une petite salle avec le signe de la radioactivité sur la porte (déjà ca fait super peur) et l’infirmère m’a bien brieffée avant de me donner le cachet en me disant qu’une fois que je l’aurais pris je devrais vite sortir par la porte de derrière (entendre "éviter de croiser des gens car sinon vous allez tous les rendre radioactifs") et surtout éviter de me trouver à proximité de femmes enceintes et jeunes enfants pendant 2 jours ! J’avais l’impression d’être une pestiférée !

Le comprimé a bien marché. Tellement bien qu’en septembre, alors que je commencais ma nouvelle école et mon nouveau travail, j’étais un zombie. Crevée, lessivée, je dormais vraiment debout. Normal j’étais passée en hypothyroïdie.
C’était l’époque où j’étais sur des salons commerciaux avec ma boîte et c’était vraiment dur de ne pas s’endormir quand il n’y avait personne sur le stand… C’était d’autant plus dur pour moi qui suis d’un naturel très dynamique de me voir incapable de lever le petit doigt, une sensation vraiment étrange…
Heureusement que mon chef est véto (donc médecin) il a été très compréhensif.

Résultat : depuis septembre 2006 je suis sous hormone thyroïdienne pour booster ma copine la glande qui après avoir été une hyperactive pendant des années est maintenant devenue la pire des flemmarde !!
D’ailleurs, comme il a fallu recommencer la cuisine pour trouver le bon dosage, j’ai mis beaucoup de temps avant de redevenir dans la norme. Ainsi, il y a encore 3 mois, mon endocrino a dû encore augmenter ma dose parce que j’étais toujours en dessous. Ah çà, pour avoir bien marché, il a bien marché le comprimé ! Je suis aujourd’hui à une dose de 150 µ et la dose maximale est 200 µ !!!

Donc voilà, un cachet tous les matins, toute ma vie. C’est contraignant certes (surtout quand on a pas de tête comme moi) mais finalement pas plus que la pilule contraceptive hein…
Et puis il y a bien pire quand même…

Mais ca m’étonne toujours autant à chaque fois que j’y pense de me dire qu’une si petite glande puisse être responsable de nos humeurs… J’ai mis longtemps à me sortir du crâne le "si je suis comme ca, c’est parce que c’est mon caractère" pour apprendre à détecter les symptômes tels que l’énervement pour un oui ou pour un non ou les petits coups de chaud…

Quand j’en parle autour de moi je m’aperçois qu’un nombre croissant de personnes subissent un dérèglement de leur glande thyroïde.

"Lors des siècles précédants, le manque d’iode a été, dans les zonesmontagneuses éloignées de la mer, la cause d’une grave affection connuesous le terme de crétinisme des Alpes.Aujourd’hui la carence en iode de la population, ou hypothyroïdie, setraduit par de la frilosité et des signes d’hypothyroïdie. En France,il est estimé que 5,5 millions de françaises et 1,3 millions defrançais sont touchés."
Wikipédia

Ce dérèglement peut également se déclarer à la suite d’un choc émotionnel fort. Je pense que c’est ce qui s’est passé dans mon cas avec la séparation de mes parents et tous les traumatismes que cela peut engendrer mais bon je n’en serais jamais sûre…
Il y a également la théorie accusant le fameux nuage de Tchernobyl qui transportait de grandes quantités d’iode radioactive (et qui s’était soit disant arrêté sagement aux frontières de la France…)…

En tous cas si vous avez des questions sur ces dérèglements, leurs traitements, etc…  même si je ne suis pas une grande experte, je veux bien essayer de vous répondre !

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9 Comments

  1. says: annick

    glande, glandeur, glanderhé bé! notre petit corps nous fait bien des surprises quand même… petit canaillou va! et il ne se laisse pas faire quand on soigne le chieur (heu glandeur…). heureusement que ça a l’air d’aller mieux!

  2. says: Nama

    ra la la
    ça me rappelle bien des choses ce que tu racontes
    j’ai moi aussi des soucis de santée depuis deux ans,et on a envisagé un dérèglement de la thyroïde, mais c’est même pas ça!

    en tout cas, ça décrit bien la galère que c’est de se trainer un corps humain tout moisi…

  3. says: moon

    Pareil, j’ai eu des déréglements des hormones T3 et T4 lorsque j’ai dû quitter mes parents. Les deux ans que j’ai passés seule en France étaient terribles, j’avais tout plein de problèmes de santé!

    Chez moi l’hypothyroïdie s’est surtout manifestée par des troubles intestinaux chroniques, je suis d’ailleurs restée fragile de ce coté là. Et quand j’étais en phase d’hyperthyroïdie, ben j’avais l’impression d’être une gamine hyperactive, je devais être insupportable pour mon entourage… Déjà que je suis assez speed au naturel >_< En tout cas je constate aussi que les troubles thyroïdiens se font de + en + nombreux, et se déclarent chez des personnes de + en + jeunes ! Malheureusement pour toi ça signifie traitement à vie mais ce n’est pas si grave que ça, c’est bien que tu relativises :)
    Et comme ça tu apprends à être plus à l’écoute de ton corps!

  4. says: MissBrownie

    Ah ben ça alors… toi aussi tu as des problèmes de thyroïdes…
    On m’a aussi diagnostiqué une hyperthyroïdie en mai 2007 alors que j’avais tous les symptômes inverses (hypo). Mon médecin a aussi pensé à Basedow puis finalement, en novembre, mes taux sont redevenus normaux d’eux même, sauf que je fabrique toujours des anti-corps contre ma thyroïde… un truc de fou!
    Dans ma famille, toutes les femmes ont des problèmes de thyroïde, c’est bizarre quand même …

  5. says: Nancy

    Argh.. ma pauvre..je connais bien le souci.. c’est dans la famille aussi!
    Mais je crois que ça peut bien se « régler » si on est suivit!! ;-) courage…
    concernant ton blog-it. je regarde pas Nip-tuck.. je trouve ça.. débile! hihi mais c’est juste mes goûts! j’ai juste entendu dire qu’il y a Catherine Deneuve dans un des épisodes.. non?!
    groooos bec!!

  6. says: Silphi

    J’ai une de mes amies qui s’est fait enlever la thyroïde il y a peu et là ils sont en train de chercher le bon dosage pour la substitution hormonale et effectivement ça à pas l’air super sympa d’être à ce point dépendant de ces molécules qui gèrent l’humeur et la « pèche »…

    Pour le nombre croissant de diagnostics, il y a bien sûr des causes environnementales nouvelles mais il ne faut pas oublier non plus que c’est aussi dû au fait que maintenant les symptomes sont connus et reconnus et que du coup, on relève un nombre plus important de ces dysfonctionnements qu’il y a quelques années car c’était moins connu.

  7. says: Clyne

    Et beh, c’est bien ce que je pensais, il y a beaucoup de gens qui sont touchés… mais tu as raison Silphi c’est peut-être parce qu’on connît mieux la maladie de nos jours qu’on en diagnostique plus.

  8. says: epyh

    En même temps c’est normal qu’une « glandeuse » a des problèmes avec sa glande hein !!! :D
    Clyneeeeeeee !!!
    Ton article sur le fait de bosser au dernier moment mais en étant perfectionniste c’est MOI mdr … ça m’a bien fait marrer … on est vraiment pareil :) … j’aurai aussi du « lourd » à raconter … lol .. un jour peut être …

    2h42 :( et j’ai un partiel et une tonne de taf pour mercredi mdr

    kiss

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